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Extrait d'un projet réel et vécu pour lequel je travaille actuellement.


Parfois dans ces tranchées… nous jouons les taupes avec mes camarades. À l’aide de nos casques… vieilles bassines… vieux sauts… nos casseroles parfois… et tous ustensiles qui peuvent nous servir de récipient. Nous sortons l’eau qui s’accumule dans nos tranchées. Il pleut tellement ici… que ces dernières deviennent de vraies piscines… un vieux navire prêt à sombrer dans une mer déchainée. J’ai parfois l’impression que moi et mes camarades… nous luttons plus contre la pluie et les autres éléments sauvages de la nature… tellement que la pluie et la boue liquide pourraient se transformer… à tout moment en sable et mouvant… et nous ensevelir en un instant… dans un vrai et terrible torrent de boue. Alors quand les éléments se déchainent contre nous… de soldat… nous nous transformons en taupes.

En fait ces derniers jours pour nous ici mon amour… c’est une guerre de taupes que nous faisons et subissons ici… oui… une vraie guerre des taupes.

Mais tout n’est pas triste depuis quelques jours. Les ravitaillements que nous recevons depuis ces derniers jours… ce son amélioraient. L’ordinaire… la bouffe surtout. Les rations de combat sont bien meilleures que les trois premiers jours… quand nous avons débarqué de ses plages… y laissant de nombreux de nos camarades crevés… les tripes à l’air… où ce noyant dans son océan rougi par leurs sangs. À l’arrière de nos lignes nous avons construit de vastes cabanes souterraines toujours… avec des troncs d’arbre… pierres… terre… que nous offre ces tristes plaines… dans nos tranchées de l’arrière.

Dans l’une de celles-ci… de mon côté je me suis fait… on va le dire comme ça… un semblant de petit nid douillet. Avec une vieille couverture miteuse… j’en ai fait une sorte de séparation… tenant par un fil élastique de chaque côté de ces semblants de murs qui me servent de chambre mon amour. Mon lit aujourd’hui… est fait avec des bois et des pierres… sur lequel repose un vieux matelas récupéré dans un village voisin en ruine… vidé de ses habitants et qui jouxte nos lignes arrière. Une vieille caisse d’orange en bois me sert elle… comme petite table. Je l’ai d’ailleurs recouvert d’une petite nappe bleue récupérée également dans ce village désolé. J’y dépose et stocke sur celle-ci… toutes tes lettres plus anciennes que tu m’envoies… et que je reçois aujourd’hui ici. Les plus récentes… je les garde sur moi avec toujours ta photo magnifique… de ton si tendre visage… et ton si joli sourire qui embellit mes jours de repos… ou mes nuits de garde ma chérie.

Cette dernière je la regarde souvent… très souvent même… quand nos journées et nos nuits sont plus calmes… ma tendre et douce chérie. Parfois avec les plus proches de mes camarades de chambrée… nos journées et nos nuits de repos… sont rythmées par quelques franches rigolades… jeux de cartes… autres. Tout ce qui peut nous laisser oublier un moment… une journée… une nuit… peut-être le dernier jour… peut-être notre dernière nuit… mes camarades et moi... toutes ces choses horribles… que l’on vit… que l’ont subis… et que l’on voit ici. Vivre encore une fois… un moment… juste un instant… peut être une dernière fois… savouré des moments plus légers. Alors il est vrai… que nous profitons de ces rares instants… de ces rares moments… pour redevenir des gosses un instant… parfois plus lourds… comme le disait notre cher Louis-Ferdinand Céline… en nous racontant et nous faisant parfois quelques bêtises… quelques conneries. Mais tu sais ici… ma douce et tendre Clarisse chérie… cela nous sert. Cela nous sert à tous de ne pas devenir fou ici.

Dans la nuit parfois… nous avons de drôles de voisins… qui viennent égayer tes nuits… dans ton sommeil. Des rats parfois viennent te courir sur le corps… tantôt sur la tête. Puis en essayant de le repérer pour le chopper… ce dernier s’est enfoui dans les couvertures… et les piaules de tes camarades de chambrée. Mais tu sais ma chérie… dans cette guerre… comme les oiseaux. Même les rats ici se cachent… pour ne pas y mourir.

Extrait d'un projet réel et vécu pour lequel je travaille actuellement.

Sombres Poésies Jeff Bergey - Auteur. : https://www.facebook.com/SombresPoesiesJeff/

Mon soutien à la rébellion de la NOVOROSSIYA et aux volontaires français de la résistance armée...! Un vrai combat d'hommes libres...!

Jeff Bergey

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En mémoire de Mikhail Tolstykh nom de guerre "Givi"

"Il est impossible de vaincre quelqu'un qui ne se rend pas." Commandant Givi. - Mikhail Tolstykh nom de guerre "Givi"

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